Adrien Krasniqi
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Adrien avec sa soeur, Aude

A ma sœur Aude

C'était un jour d'automne, et le ciel était gris.
Le soleil déclinait quand l'on vint m'annoncer,
Parmi le brouhaha et les corps enlacés,
Le bruissement des pneus, les pleurs, la frénésie,

Que c'était arrivé. Elle était enfin née.
Pris d'un élan de joie, courant à toute allure,
Et saluant à peine mon père dans la voiture,
Je criai ça et là la venue proclamée.

L'hôpital était clair ; par delà la verrière
Se dessinait la ville et tout au loin, Paris.
L'infirmière esquissait un sourire indécis
Quand j'entrouvris la porte, et aperçus ma mère.

Entre ses bras blotti était un petit être.
Le lit était étroit, et près de la fenêtre.
Avançant en silence, à petits pas feutrés,
Je contemplais ma sœur, étourdi, bouche-bée.

Rien ne laissa prévoir, près de deux ans durant,
Ce qu'allait entraîner la venue de l'enfant.
La couleur de ses yeux, son petit visage rond,
Ses fossettes, sa nuque, son regard polisson,

Ses gestes imprécis, son sourire infantile,
Me l'ont fait adorer plus que j'en aimais mille.
Bien que me présentant en frère indifférent,
Je chérissais ma sœur, priais pour elle souvent,

Mais l'on y resta sourd. Et toujours on plongea.
Le début de la fin, la fin d'une utopie.
Jusques au plus profond de son être meurtri
Repose le destin, la vie d'une famille.

Et si dorénavant la peur de l'avenir
Nous enserre les entrailles, obscurcit nos pensées,
Elle est ce qu'elle doit être, elle est la sœur aimée,
Les cris, la peur, les larmes, mais aussi le plaisir,
A - - e.

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Adrien Krasniqi

— Cette page est dédiée à notre fils, Adrien —