Adrien Krasniqi
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Ton nom résonne...

Parce que ton nom résonne dans ma tête, que ton regard me trouble encore, je pense à toi, à notre vie à deux, l'enfer de te perdre et l'immense joie de te retrouver, toujours. Tu resteras mon grand, mon beau, mon merveilleux amour, à qui je pourrais rester seule à penser des jours et des jours. Toi, qui m'a fait partager bien plus qu'une simple histoire, qui m'a offert bien plus que des mots et tellement de secours. Que j'ai secoué parfois, à tort ou à raison, que j'ai renié, déprécié même, mais bon. Tu le sais mieux que moi, les mots ne suffisent pas, mais comment te dire autrement à quel point je voudrais t'avoir serré dans mes bras une dernière fois. A quel point ça me tue que tu sois parti comme ça. Si tu voulais m'emmerder, bien joué, ça n'a pas loupé. Jamais je ne trouverai d'égal à ta douceur, ta violence parfois, ton toi si particulier qui m'a envoutée quand je t'ai rencontré.

Je pense te l'avoir déjà dit, pour moi tu brilles à jamais Adrien, je vois toujours ta couleur, je n'arrive pas à me résoudre au fait que tu aies décidé de partir. Je n'aurais jamais pensé te dire au-revoir ici, dans cette église où j'entre pour la première fois, repère à mi-chemin entre chez toi et chez moi. Je dis bien au-revoir, il n'y aura jamais d'adieu entre nous, tu feras toujours partie de moi.

C'est de sa force que nait sa faiblesse. Cette facilité de se détacher sans vraiment y croire, cette habilité à rester droit, à respecter parfaitement le chemin qu'il s'est lui même tracé, sans plus pouvoir distinguer le sentiment de la raison, l'envie du devoir, le primordial et le dérisoire.

Le regard haut et fier, de son pas clair, il avance, la démarche légère, laissant son allure se fondre dans les claquements du vent insolent, presque violent. Son impertinence me dévisage. Immobile, je le regarde s'éloigner, je le retiens mais il ne me regarde pas, il ne me regarde plus, alors je reste là, figée, sans bouger, j'attends. Je l'attends.

Entourée par ta présence comme d'un cocon dont je ne veux me défaire, je ne peux me résoudre à l'idée d'une vie dont tu ne fais plus partie. Tu étais ma boussole, mon confident, mon repère, désormais tu seras mon ange. Seule, les traits fatigués par ces nuits d'insomnie, je ferme les yeux pour sentir la douceur de ton regard et revoir la chaleur de ton sourire. La clarté du matin arrive presque et les lumières sont éteintes, mais je suis aveuglée par la tienne. Mes nuits se résument à penser à tout ce que j'aurais perdu si je ne t'avais pas croisé dans un train en ce matin de juillet. Je ne sais comment rendre justice à l'intensité de ta présence, à l'étendue des merveilles que tu cachais, on ne peut mieux protégées par un caractère bien trempé. Tu brilles pour toujours mon ange, je vois toujours ta couleur, ce qui ne m'empêche pas de ressentir vivement ton absence. Tu me hantes.

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Daphné Laboul

Le 24 Décembre 2010

— Cette page est dédiée à notre fils, Adrien —