Adrien Krasniqi
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Mon cher Adrien,

C'est ta grande cousine qui te parle. Aujourd'hui, au moment de te dire au-revoir, en même temps que les larmes, ce sont les souvenirs qui affluent.

Le souvenir du petit garçon que tu étais ...

Gourmand – tellement gourmand que, pendant les vacance, l'été, à Chantoiseau, il fallait faire bien attention à table à ne prononcer devant toi le mot « gâteau », sous peine de déclencher un caprice, mais bien épeler « G.A.T.E.A.U. ».

Charmeur – avec tes yeux pétillants et tes « pestacles », comme tu disais, qui nous émerveillaient et nous faisaient rire (car tout petit déjà tu avais des talents incroyables de comédien). Tes pestacles qui, comme je l'évoquais encore récemment avec toi dans un fou rire étaient souvent très très bien mais parfois aussi vraiment trop trop longs.

Doué – ou comme Maman ta marraine aimait à te décrire à nos amis allemands: « musisch », c'est-à-­dire doué par les Muses. Doué, c'est bien ce que tu as toujours été. Déjà, tout simplement, pendant 20 ans, tu as eu le don de nous rendre heureux ... Doué pour la scène, doué pour les mots ... Cet amour des mots que nous avions en commun. Tu étais tout cela.

Je me souviens de ta phase Oulipo, tu devais avoir 13-14 ans, quand tu voulais expérimenter avec le langage comme Queneau ou Georges Pérec. Je me souviens de ta phase Molière – ta phase Fourberies de Scapin, précisément – quand tu ne te lassais pas répéter « Mais que diable venait-il faire dans cette galère? ». Récemment encore, chez Grand-père et Grand-mère, je relisais avec fierté et admiration certains de tes textes, tellement originaux et bien sentis.

Mon petit Adrien, je sais – car tu me le disais souvent – que réciproquement tu étais fier de ta grande cousine et de son cursus de littéraire.

Ce cursus, tu en as écrit chaque page avec moi, depuis ma rentrée en hypokhâgne à Louis le Grand, jusqu'à la cour de l'Ecole Normale Supérieure. J'adorais t'emmener avec moi dans ces lieux, et tu m'aimais m'y accompagner, comme j'aimais t'attendre à la sortie de Sainte Ursule puis de Sainte Croix. Enfin ... c'est plutôt toi qui m'attendais, car j'étais souvent en retard ... Mais qu'importe, car toujours, quelle joie de se voir, et de se retrouver autour d'une pizza (margherita, pour toi ... ) .

Mon petit Adrien que j'aime tant et que j'aimerai toujours, pour dire la douleur de te perdre, les mots me manquent à moi la littéraire. Avec ta personnalité foisonnante et les mille couleurs de ta belle âme, je n'aurai pas assez de toute une vie pour te dire, te raconter, t'écrire. Nous, ta famille et tes amis, nous n'aurons jamais fini de parler de toi.

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Je t'embrasse.

Constance, ta grande cousine

Le 24 Décembre 2010

— Cette page est dédiée à notre fils, Adrien —